La VIPlaylist #16 Radio Elvis

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© Nicolas Despis –

Le 9 février dernier, jour de mon anniversaire et veille des Victoires de la Musique, Manu et Pierre du groupe Radio Elvis nous rendaient visite dans notre appartement parisien pour une interview.


S’il y a un mot qui me vient à l’écoute de Radio Elvis c’est bien celui de sincérité ou peut être non finalement, celui d’humilité. Pierre, Manu, Colin sont les trois mousquetaires de Radio Elvis. Ils n’ont point besoin d’un d’Artagnan et pourtant ils risquent forts d’être encore présents vingt ans après sur notre scène musicale. En quatre ans avec deux EP, un album, Les Conquêtes (Album Révélation des dernières Victoire de la Musique), le trio tempétueux construit progressivement et sereinement une solide carrière qui mêle rugosité musicale, textes humblement poétiques et présence scénique indéniable. Radio Elvis s’écoute désormais sur les grandes ondes.

Guillaume Lebourgeois – Soul Kitchen


Commençons tout d’abord par la question la moins originale du monde : Pourquoi Radio Elvis ?

Pierre : Il n’y a aucune raison au nom Radio Elvis, se sont tout simplement les deux premiers mots qui me sont venus lorsque j’ai pris ma guitare pour faire ma première chanson alors que j’étais encore en solo, il y a 6 ans. C’est devenu mon nom puis un nom de scène. Ensuite, j’ai rencontré Colin et Manu et on a formé le groupe, nous avons gardé Radio Elvis.

Donc à la base tu l’avais pensé en solo ?

Non je l’avais bien pensé en nom de groupe, mais j’étais seul, cela a mis du temps à se faire. Je ne trouvais pas les personnes pour jouer avec moi, ça ne marchait pas vraiment. Au bout de 2 ou 3 ans j’ai rencontré Colin qui m’a présenté Manu et voilà !

Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à monter à Paris ?

Pierre : Colin et moi sommes de Partenay dans les Deux-Sèvres et Manu du Mans. J’ai toujours eu des rêves de musique et pour moi il fallait monter à Paris, ça fait partie de l’imaginaire collectif. A l’époque j’écoutais Brel et d’autres artistes, tous montés à Paris pour vivre de leur musique. J’ai donc voulu faire la même chose, marcher sur les traces de mes aînés en essayant d’avoir leur talent… en tout cas on y travaille !

J’ai commencé avec des petits boulots pourris mais je m’en suis rapidement lassé ! J’ai ensuite fait un passage par Berlin, par l’Île de Groix, par Poitiers, Nantes aussi. Je suis venu à Paris lorsque j’ai décidé de tout quitter à Poitiers. Deux mois plus tard j’ai commencé à faire de la musique en solo sous le nom de Radio Elvis dans un squatt où on me permettait de jouer une fois par mois. J’avais les clefs et je venais répéter quand je voulais. Quand ils m’ont dit « Tu fais un premier concert dans 15 jours », je leur ai dit que je pouvais jouer 45 minutes mais je n’avais pas encore de chansons. C’est comme ça que j’ai commencé à écrire des textes et que les deux premiers mots « Radio Elvis » me sont venus.

C’est toi qui écrit tous les textes ?

Oui, sur le premier album j’ai écrit les guitares/voix, parce que j’avais beaucoup d’avance. Notre premier travail en tant que groupe a été de réarranger tous les titres que j’avais écrit à ma manière. J’étais parfois maladroit sur les arrangements ou ma façon de jouer. Ce sont finalement Colin et Manu qui m’ont appris à jouer ces titres-là car ils avaient une plus grande expérience que moi en tant que musicien. Nous avons également composés des titres ensemble.

(Question à Manu qui était présent lors de l’interview) De quelle scène viens-tu ?

Manu : J’ai commencé par du violon classique mais je viens de la scène punk ! J’ai commencé à jouer de la guitare avec des groupes de punk après l’adolescence. Entrer sur la scène de la Chanson Française m’a pris un peu de temps. J’y suis entré par Babx qui habitait d’ailleurs à l’époque l’immeuble à côté de celui où nous sommes (ndlr nous étions dans le 11ème arrondissement) ! Cela m’a réconcilié avec le texte en Français et je suis alors revenu sur des choses comme Dominique A (que Pierre écoutait aussi) et puis juste à ce moment-là, il y avait Feu! Chatterton qui arrivait, Grand Blanc, etc.

Oui vous êtes tous arrivés la même année ! Et justement, on sent les influences de Dominique A sur votre musique. J’ai l’impression de le lire assez souvent et je voulais savoir s’il n’était pas difficile parfois d’avoir une grosse influence qui colle à la peau ? On voit par exemple beaucoup d’artistes influencés par Christophe en ce moment.

Pierre : Oui mais c’est pareil, tout le monde est influencé par Alain Bashung depuis qu’il est mort ! Et ça fait 8 ans. Beaucoup de groupes se revendiquent Bashung mais c’est facile de se revendiquer Bashung, il a tellement tout fait ! Tout comme se revendiquer de Gainsbourg : on a forcément un courant dans la création de Gainsbourg qui correspond à ce que l’on fait. S’entendre dire que nos influences sont Dominique A et Bashung, c’est plutôt flatteur. Après il faudrait savoir de quelle période de Dominique A et de quelle période de Bashung il s’agit. Parce qu’entre Bashung de « Gaby » et Bashung de « L’Imprudence », il y a quand même une différence.

En fait je crois que ces références sont faites pour parler aux gens qui ne connaissent pas le groupe. Donc il me semble que cela est nécessaire pour un journaliste de comparer afin que l’on puisse situer le groupe. Effectivement on ne fait ni de la chanson ni du rock, nous nous situons entre les deux même si nous nous revendiquons comme un groupe de rock, finalement on fait vraiment les deux et nous chantons en Français. Donc dans cette catégorie-là, il y a Bashung et Dominique A.

Maintenant si on va plus loin en disant qu’on imite, c’est autre chose. Bien sûr à il y a une forte influence ! J’ai écouté intensivement Dominique A pendant deux ans et il m’a ouvert à la mélodie, à une nouvelle manière d’écrire. Il m’a permis de me confirmer dans un courant que je souhaitais emprunter et cela se ressent forcément beaucoup sur le premier EP et même sur l’album. Mais quand on nous dit que l’album est une sorte de « sous Noir Désir », c’est peut-être que les gens n’ont pas écouté Noir Désir depuis très longtemps. Effectivement nous avons des voix proches dans le beatus mais en dehors de ça… J’ai beaucoup écouté Noir Désir et si cela se ressent dans mon écriture, tant mieux. Je pense que notre disque ressemble surtout à nous-mêmes. Tant que l’on nous compare à ce qui nous ressemble, tant mieux ! Cela serait un peu bizarre d’être comparé à Patrick Bruel ou aux Rita Mitsouko, qui sont par ailleurs un très bon groupe mais auquel on ne ressemble pas. Être comparés, c’est le jeu. Et plus on passe à la télé, moins on nous compare. Les gens ont besoin de nous identifier.


(Mon morceau chouchou)

J’imagine que c’est difficile d’avoir des choses qui te tiennent à cœur et d’en sortir complètement !

Pierre : Oui bien sur, il n’y a que le temps qui peut aider à digérer les choses.

Avez-vous l’envie de chanter en anglais ?

Pierre : Pourquoi pas ! Il ne faut pas le faire pour les mauvaises raisons. Nous n’avons aucun partie pris dans le choix de la langue en fait. Le fait de chanter en français n’est pas du tout un parti pris ni un engagement c’est juste que moi j’ai une volonté d’écriture. L’écriture est mon instrument principal et c’est en français que je m’exprime le mieux. C’est la langue que j’apprends depuis tout petit et je continue de l’apprendre. C’est comme si Colin se mettaient à jouer de l’harmonica à la place de la batterie. Et pourquoi pas ! Mais il faut que ce soit un vrai parti pris artistique. Le jour où nous aurons envie de chanter en allemand ou en anglais nous le ferons mais il y aura derrière une volonté artistique, parce qu’il y a une recherche de son. J’écoutais hier le live de Rodolphe Burger, lui ne s’interdit rien : il chante en français, en anglais avec son accent et la manière qu’ il a de faire chanter les textes qu’il a choisi, c’est très beau. Il l’a fait aussi en allemand. Du moment que c’est beau, musical et que cela a du sens, l’artiste ne doit pas se le refuser.

Est-ce que tu parles bien l’anglais ? 

Je parle anglais et je le comprends. J’aime bien l’allemand mais je n’y comprends rien !

D’ailleurs il y avait une mode, dans les années fin 70 début 80, chez les groupes de rock un peu cold, de chanter en allemand. 

Oui tout à fait !

Mais pour en revenir à la scène française, on en parlait avec Fishbach à la Cigale, qui est venue nous voir après le concert, elle est super enthousiaste de ce qu’il se passe en France dans la musique et nous aussi ! Après il y a plein de groupes dont on ne parle pas, qui ne bénéficie pas d’un éclairage médiatique assez important comme Blind Digital Citizen par exemple, ou Grand Blanc aussi, même s’ils ont leur public, qu’ils sont reconnus et que cela se passe bien pour eux. Je pense d’ailleurs qu’ils devraient être aux Victoires de la Musique cette année par exemple. Ils ont vraiment apporté quelque chose, Benoit (ndlr. le chanteur de Grand Blanc) fait un travail très intéressant sur la langue française. C’est quelqu’un de très cultivé, qui a en plus une vraie culture littéraire et musicalement il y a une vraie recherche, c’est génial !

Pareil pour Blind Digital Citizen, il y a un vrai travail sur la langue en français qui a été fait, sur la musique et sur le visuel, je trouve ça dommage qu’il ne soit pas plus médiatisé. Cela fait peut-être aussi partie de leur charme, ils font partie des indés, ça les rend plus mystérieux aussi. En tout cas on est très heureux de les connaître.

Plein de choses se passent, il y a aussi The Pirouettes d’un côté qui sont très très pop, il y a Feu ! Chatterton, il y a nous, et plein d’autres gens, plein de choses en chansons françaises, il y a Nicolas Jules aussi !

Je pense que ce qui manque c’est un gros hit d’un artiste qui « légitimerait » cette scène là dont on parle et qui est assez large mais d’un point de vue bêtement commercial, vu à la télé donc « ah ! Ça existe vraiment ! ».

Oui mais on a pu voir ce petit basculement peut-être avec Lescop et « La Forêt » ?

Oui mais pour moi cela reste une niche même si « La Forêt » a cartonné, il n’est pas populaire pour autant. Il y a toujours un décalage entre l’exposition médiatique et la réalité et c’est ce qui est dur à vivre pour les groupes.

Oui parce que dans le top 50 tu n’as pas tant de groupes comme ça.

Non, finalement ceux qui se démarquent sont par exemple Christine and the Queens parce qu’elle chante en français, c’est une indé, elle est sur un label indé et c’est très populaire, pour le coup tout le monde connait ! Elle chante en anglais, en français, elle est complètement libre artistiquement. Il y a aussi Fauve mais là aussi pour moi c’est plus un truc de génération.

Il faut du temps et du recul : tu prends Gainsbourg, Benjamin Biolay, au début tout le monde s’en foutait. Dominique A ça a été un truc de niche pendant très longtemps !

Dominique A c’est plus complexe. En 92 ou 93, il a fait les Victoires de la Musique. Il aurait pu accéder à quelque chose de plus populaire mais il a refusé. Ce qu’il a ensuite regretté un peu mais il s’y remet et il a raison je crois.

Y a-t-il un artiste français ou étranger avec lequel vous aimeriez faire un duo (que ce soit réalisable ou non) ?

Je crois qu’il y a un artiste que l’on aimerait bien rencontrer et avec lequel on aimerait faire de la musique, c’est Nick Cave. Il y a aussi Arcade Fire et, pour ma part, James Murphy.

Il me semble que Nick Cave vient cette année jouer à Lyon aux Nuits de Fourvière, il faut que vous veniez jouer en première partie !

Je l’ai rencontré à Montréal et il a l’air assez accessible ! D’autant plus que je connais des artistes qui l’ont récemment contacté sur Twitter et apparemment il a répondu. Il a écouté et critiqué le morceau. Donc je pense que si vous voulez le contacter pour lui proposer, vous avez une chance sur Twitter !


Passons maintenant à des questions plus mode et lifestyle ! Quel est votre rapport à la mode et aux vêtements ?

Nous n’y faisons bien sur pas du tout gaffe (rires) ! Non, en réalité nous y faisons très attention.

Est-ce quelque chose qui fait partie de votre culture ou que l’on vous a inculqué ?

C’est venu avec le groupe je crois.

Pierre : Moi j’ai toujours été à fond j’ai toujours adoré les fringues… avec plus ou moins de goût !

Manu : moi c’est un peu comme Colin j’ai toujours aimé les fringues mais avec un côté fonctionnel : pour être au chaud ou se protéger de la pluie. Avec Radio Elvis, on a appris à soigner nos instruments tout comme notre présentation sur scène. C’était une sorte de déclic et après, c’est sans fin !

Et puis il y a eu un tournant lorsque nous avons été contactés par Hedi Slimane pour faire des photos. Nous avions fait partie du projet Music Project, où il y avait d’ailleurs Grand Blanc. J’ai commencé à m’intéresser de plus près à la mode. Saint-Laurent nous a guidés pendant 2 ans et cela nous a fait découvrir plein de trucs.

Et est-ce qu’aujourd’hui vous avez des partenariats ?

Non pas depuis qu’Hedi Slimane est parti de chez Saint-Laurent. Saint-Laurent était chouette parce qu’il y avait un côté très détendu, hippie, un côté très rock, des pièces hyper originales.

En ce qui concerne vos tenues de scène, sont-elles travaillées ? Vous vous concertez avant ? Essayez-vous d’avoir une certaine cohésion ?

Oui, on essaie d’avoir notre propre identité au sein du groupe. Nous avons travaillé avec un styliste. Maintenant, nous n’avons pas vraiment de tenues de scène, nous changeons tout le temps. Avec 200 dates par an, on ne pourrait pas toujours porter la même chose, on finirait par s’en lasser. On a eu une période très chic, que Saint-Laurent avait confirmé et puis on a eu une période « noir et blanc » cet été. En ce moment, Colin a une combi, Manu une veste d’aviateur et moi je suis en costard.

Là on a envie de revenir à des trucs plus rock… Ça reste cohérent mais on est beaucoup dans la recherche : pendant 20/30 concerts nous sommes convaincus de ce qu’on porte jusqu’au moment où on décide de changer.

Dans votre clip « Les Moissons », vous portez des vestes pailletées, est-ce que vous pourriez les porter dans la vie de tous les jours ? 

Ce sont des vestes Saint-Laurent. C’était vraiment pour le clip car une veste à sequins avec des palmiers, c’est compliqué à porter !

Donc il y a vraiment une distinction entre ce que vous portez sur scène et dans la vie ?

Oui, bien que je me rende compte que cela prend de plus en plus le pas dans ma vie. Je n’ai pas envie d’être habillé n’importe comment, ne serait-ce que dans le cas où l’on me reconnaisse, je ne veux pas donner une mauvaise image. Et aussi parce que j’aime ça ! Avec Colin et Manu, on aime aussi beaucoup les chaussures, moi j’adore aussi les vestes… Enfin voilà, on aime être bien habillés.

Quelles sont vos marques ou créateurs préférés ?

Hedi Slimane. Je m’habille aussi beaucoup chez COS, c’est abordable, un bon rapport qualité-prix, les coupes sont assez originales. Pour les chaussures j’adore Philippe Zorzetto, un bottier Parisien. D’ailleurs, on dit que l’on n’a pas de partenariat mais si en fait, il nous fait des prix ! Je prends mes chaussures de scène chez lui et mes chaussures de ville chez Septième Largeur, un chausseur Parisien également avec un bon rapport qualité/prix. Les chaussures Septième Largeur sont tannées en France, à Romans sur Isère.

Manu : moi j’aime bien leurs chaussures, ils m’ont converti aux bottines d’ailleurs car au départ, je n’en voulais pas ! J’étais plutôt Derby, j’aime beaucoup les Creepers, j’en avais quand j’ai commencé à faire de la musique punk, mais c’est très difficile de jouer sur scène avec !

Une pièce mode dont vous ne pourriez pas vous séparer ? 

Manu : Moi j’ai un Hoodie qui commence à être bien crade, que le label Sub Pop avait sorti en 2008 pour leurs 20 ans. Je l’avais donc acheté cette année-là et ça fait presque 10 ans qu’il me suit partout ! C’est une coupe American Apparel, il est noir, tout déchiré au niveau des manches et je ne pourrais jamais le jeter !

Pierre : Mes bagues. Je les mets rarement toutes les 3 mais je ne pourrais pas m’en séparer.

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Y’a-t-il une pièce qui vous fait rêver ? Une pièce de créateur, de déco, un objet ou autre ?

Pierre  : Et bien on est passé au Musée du Costume du Spectacle la semaine dernière et il y avait une tenue de Alain Bashung sur la tournée des Grands Espaces (été 2003). Il y avait un super accessoire : un foulard de main qu’il portait autour du poignet gauche. Et lorsqu’Alain Bashung prend son micro avec ce foulard autour de la main, cela raconte beaucoup de choses… Alors j’aimerais bien avoir le foulard de main d’Alain Bashung !

Manu : Moi il y a plein de trucs que j’aimerais bien avoir… J’aimerais avoir un costume de Nike Cave ou alors son collier en or avec un œil égyptien.

(Manu nous quitte et le reste de l’interview se déroule avec Pierre)


Comment définirais-tu ton chez-toi, le lieu où tu vis ?

Je change beaucoup d’endroits ! Chez moi, ça ne fait pas très longtemps que j’y suis mais c’est très sobre, peint en blanc, assez épuré. Je suis en train de me confectionner un autel mexicain avec plein de bibelots, des souvenirs que je rapporte de tournées, de voyages. Je n’ai pas encore eu le temps de m’approprier les lieux, tout est neuf, le mobilier y compris… Je vis dans le quartier des Abesses, que je n’aime pas beaucoup mais j’y suis assez peu.

Quel est ton quartier préféré à Paris ?

Jaurès dans le 19ème arrondissement.

Est-ce-que tu voyages beaucoup ? 

Avec le groupe on est amené à pas mal voyager et c’est plutôt chouette ! J’aime bien garder des cartes d’embarquement, de la monnaie, je ramène un peu de sable… Des trucs de gosse !

As-tu un produit de beauté fétiche ? Une crème, un parfum ? 

En ce moment, je porte « Hood » de L’artisan Parfumeur. Je change beaucoup de parfum mais celui-ci je l’adore. Sinon j’emmène toujours du Pento dans ma trousse de toilette !

As-tu un objet déco que tu adores ?

J’ai une affiche sérigraphiée de Nike Cave, une série limitée avec une grosse tête de mort enflammée, avec une voiture qui arrive dans un chemin bordé d’arbres sur laquelle est écrit « Nike Cave and the Bad Seeds ». J’adore cette affiche, au grand dam de ma copine !

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A droite, un ex-voto mexicain, l’un des objets préférés de Pierre 

Comment définirais-tu le chic à la française ?

Je dirais un manteau long, sur chaussures féminines vernies et petites lunettes !

Quelle définition tu donnerais d’un chic type et d’une chic fille ?

Un chic type est quelqu’un sur lequel on peut compter. Et je ne fais pas de différence entre garçons et filles !

Une bonne adresse shopping ?

Mon magasin préféré à Paris c’est un magasin mexicain dont je n‘arrive jamais à me rappeler du nom, mais il est dans la rue Houdon. On y trouve des expos photos, des choses qui viennent du Guatemala, du Mexique, de Colombie. Il y a toute une dimension mystique derrière que j’aime bien, qui correspond à mon tempérament. J’aime la façon dont ils utilisent la religion pour faire de l’art et c’est très populaire. J’aime aller acheter une ou deux pièces de temps en temps.

Tu es déjà allé au Mexique ?

Jamais ! Mais j’aimerais beaucoup y aller et je pense le faire un de ces jours.

Tu n’as pas peur d’idéaliser ce voyage et d’être déçu ?

Oh je ne l’idéalise pas, c’est juste une culture que j’apprécie, qui me parle. Elle est assez poche de la culture amérindienne que j’aime également.

Une bonne adresse où manger ?

La Brasserie Barbès.

Une adresse où danser (concert ou autre) ?

Je ne danse pas ! Mais oui il y a 2 salles de concert que j’adore : La Maroquinerie et La Cigale

LA PLAYLIST DE PIERRE GUENARD DE RADIO ELVIS

Et si tu devais choisir un seul morceau à vie ?

« Les Marquises » de Jacques Brel

Quel serait ton « guilty pleasure » en musique ? Un truc que tu pourrais avoir honte d’écouter ?

Je n’ai honte de rien ! Mais s’il devait y en avoir, je dirais Dalida et Julien Clerc. Mais je n’en ai pas honte !

Ton avis sur PNL ?

Je n’ai pas vraiment d’avis sur PNL. C’est comme quand je dis que dernièrement je suis tombé raide dingue de Nekfeu, ça fait réagir des gens mais je ne vois pas pourquoi !

PNL je crois que ça cartonne pour eux, ils sont totalement en indés et tant mieux !

Et un artiste comme Julien Doré, tu en penses quoi ?

Je trouve qu’il s’en sort très bien ! Surtout par rapport à ce qu’on attendait de lui en sortant d’une télé réalité. Il est très intelligent en plus. Ce n’est pas tout le temps ma came, mais j’ai trouvé « Paris-Seychelles » très bien. C’est Antoine Gayet, le réalisateur de notre album, qui a réalisé ses deux derniers albums. Après je ne me retrouve pas forcément dans la composition. Mais j’aime bien son image.

Est-ce que votre évolution avec Radio Elvis est celle que vous imaginiez ?

C’est celle que l’on espérait ! On l’imaginait secrètement ! Ce n’est pas facile de faire de la musique, d’accéder à un certain milieu, de vivre de sa musique. Donc d’arriver aux Victoires de la Musique est une super victoire !

Un peu comme Feu! Chatterton qui n’imaginait pas arriver à un article dans Télérama ou être en tête d’affiche aux Nuits de Fourvière, nous c’est pareil, on espérait tout ça mais on n’imaginait pas que ça se réalise. On vit les choses au jour le jour, tout ça va dans une logique de développement, avec des enjeux. Il y a du travail derrière, ça ne nous tombe pas dessus comme ça du jour au lendemain. Les Victoires, on s’y est inscrit, ils ne sont pas venus nous chercher. On déclenche les choses. Mais bien sur on se trouve chanceux quand même ! L’effet de surprise est diminué mais c’est super quand même. Nous n’avons pas fait le buzz contrairement à Feu! Chatterton ou Fauve. Les choses se sont faites rapidement mais progressivement

J’imagine que les Victoires de la Musique c’est un peu le top de ce que vous vivez en termes de notoriété. Est-ce que cela a changé quelque chose dans ta vie de tous les jours ?

Nous sommes plein d’ambitions, de rêves de musique donc bien sur cela a un impact sur notre ego : on n’est jamais satisfait, ce qui nous motive encore plus. Moi j’ai toujours rêvé d’un parcours à l’ancienne, de signer avec une maison de disque mais ça ne se passe plus du tout comme avant, comme ce que j’imaginais. On ne vend plus de disques, c’est fini tout ça ! Je me rends compte qu’on ne peut rien attendre de personne si ce n’est de nos partenaires et que même avec nos partenaires, nous devons tout faire nous-mêmes.

Donc voilà, je rêvais de signer avec une maison de disque, on l’a fait, c’est super, on a fait un disque. Et à chaque fois qu’on réalise un rêve, on repousse l’horizon à mesure que l’on avance.

Les Victoires c’est complètement fou mais on le réalisera d’ici un an ! Qu’on gagne ou pas, on va être dans une émotion intense. Tout comme quand on a gagné à Bourges ou quand on a joué aux Francofolies, c’était hyper fort et une fois que c’est passé, on passe à autre chose. On reste toujours insatisfaits !

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